Le festival Hip Opsession débute ce vendredi à Pol’n
Le hip hop, une obsession bien nantaise
Jusqu’au 24 avril, Nantes va Malgré ce côté inderground, le fes-
battre au rythme du hip hop. Né tival ne brandit pas létendard de la
dans la rue aux Etats-Unis, il ne menace fantôme. « Le hip hop est
cesse de percer dans le paysage marqué par ses codes et son vo-
culturel français. Le festival dé- cabulaire. Mais c’est vraiment un
dié à la danse, au d’jing, au rap mouvement populaire », explique-
et au graff a pour ambition d’être t-on chez Pick Up, organisateur de
la vitrine d’un autre hip hop. l’événement. Ne reste plus qu’à trou-
Moins formaté, plus authentique ver un éqauilibre entre cette fameuse
et loin des clichés. crédibilité de la rue et la reconnais-
sance des institutions culturelles.
La culture hip hop est partout. « Notre compagnie est aidée par
Dans les galeries d’art, dans les l’Agence culturelle de Saint-Her-
MJC, dans la haute couture et sur- blain. Mais si nous nous écartons
tout dans la rue. Car, c’est bient du de la rue, nous perdons de notre
bitume que ce mouvement est né. création, analyse Brice de la com-
C’était il y a vingt de l’autre côté de pagnie de danse KLP. Il faut que
l’Atlantique. Avec un seul mot nous apprenions à devenir des par-
d’ordre : « peace, unity and having tenaires des institutions. » C’est
fun”. Pourtant, à l’heure de la récu- pourquoi Hip Opsession est au plus
pération médiatique, la partie visible proche des réalités nantaises. Une
de l’iceberg hip hop n’est pas fran- réalité adepte du grand écart entre
chement marrante, paisible et soli- le rap aseptisé de Tragédie et l’ef-
daire. Elle serait plutôt navrante tant fervescence intelligente d’Hocus Po
la standardisation du rap fait froid cus. Nénamoins, le Grand Ouest
dans le dos. Le but de Hip Opses- louche davantage vers ces derniers.
sion est d’inviter le public, le plus Ce qui en fait une place forte du hip
large possible, à « découvrir un hop hexagonal. Et Kip Opsession est
autre hip hop ». Celui de l’ombre. là pour le prouver.
Festival Hip Opsession. Vernissage de l’exposition « Spray can control »
ce vendredi 15, à 18 h, à Pol’n. Graffit’instincts lundi 18, à 20 h 30, au
Cinématographe. Dj Dee Nasty vnedredi 22, à 22 h, au Lieu Unique.
Programme complet et renseignements au 02 40 35 28 44
ou sur www.pickup-prod.com
Ouest France Mercredi 23 mars 2005